Détente ( PV Akina )

❝Enjoy pour un retour.

Depuis le départ du centre commercial, Akina s'était laissée guider jusqu'au pensionnat en gardant une main liée à celle de son défenseur. Sans lui, elle ne saurait imaginer ce qu'il aurait pu se passer, si personne passait non loin de la petite rue où l'évènement a eu lieu. Reconnaissante envers le jeune homme qui était étudiant dans le même établissement, elle s'étonnait de ne l'avoir jamais croiser près des parages, sa chambre se trouvait seulement à quelques mètres de la sienne. Comme quoi, la lycéenne ne faisait pas attention à tout ce qu'il se passait à travers les lieux, et encore moins aux prétendues rumeurs qui circulaient des journées entières dans le réfectoire ou le foyer des étudiants.

Gardant la paume collée contre celle du bel étudiant, la jeune fille attendit tranquillement pendant le temps qu'il trouve la clé de sa poche et ouvrir son lieu d'espace. La pièce était plus large et suffisamment plus propre que sa petite chambre avec son colocataire. Bêtement debout, ne savant pas trop où se mettre, Taito venait très vite de proposer une boisson et cette offre plaisante allait loin d'être refuser à cause de sa soif. Il est vrai que sa gorge lui causait quelques désagréments, se retenant discrètement de tousser depuis un petit moment.

A K I N A : Oui avec plaisir.

Lorsqu'elle s’engagea de s'approcher vers le frigo, le jeune homme sourit de façon taquine, en la laissant découvrir le contenu. Pour cette fois-ci, elle allait dire non face à une bière, bien que c'est parce que sa gorge aimerait un truc doux. Sentir les bulles d'un soda ne l'enchantait guère, alors finalement, son choix se porta plutôt pour du jus de fruits et referma la porte du frigidaire. Par la suite, la demoiselle regardait un peu plus l'endroit, en voyant que c'était vraiment mieux ranger que sa pagaille organisée à la Akina, technique ninja élaborée. Sans se rendre compte immédiatement, elle entendit petit à petit une musique qui prenait place tandis qu'elle se détourna vers le colocataire. En voyant qu'il voulait la voir assise sur le lit, la jeune fille prit place près de lui et décrocha la paille de sa briquette.

A K I N A : C'est rigolo. Ta chambre se trouve à deux pas de la mienne et pourtant, je n'ai plus le souvenir exact de t'avoir croisée par ici.

En retirant le plastique qui protégeait la paille, la lycéenne reconnut les paroles anglaises qui émanaient à l'intérieur de cet atmosphère qui se voulait détendu. Ayant eu plusieurs occasions d'entendre cette mélodie sur sa playlist, elle se souvenait plus ou moins de la traduction exacte mais le son restait doux aux oreilles. Un agréable moment pour entendre, même si elle devinait que ses joues appropriaient une légère couleur, pendant qu'elle prit une première gorgée.

A K I N A : En effet, vous semblez être un dragueur après cette déclaration intéressante, cher voisin de palier . Mais en tant qu'une voisine plaisante, je vous trouve séduisant...

Le compliment se retourne désormais vers Taito, elle voulait le rendre aussi déstabilisé qu'elle. Non pas par méchanceté, plutôt pour lui faire comprendre que les compliments la bloquait facilement. Déjà que la lycéenne a une vilaine tendance de se contenir émotionnellement devant quelqu'un puis finit par éclater, en se faisant passer pour une folle hystérique de service. Rougissant déjà de honte, Akina restait silencieuse un bref instant, sans faire de commentaire pendant que son hôte décida de relancer la conversation. Il tenta tant bien que mal, ne sachant pas vraiment ce qu'ils pourraient débuter comme sujet de dialogue. Elle aurait pu lui répondre à la chaine mais hélas, après le sourire aux lèvres du jeune homme, il se mit à admirer une photographie près de son lit. En suivant le même parcours que ceux du colocataire, de ses prunelles rouge garance, intriguées du comportement rêveur et de la photo jeunesse, elle sentit une chaleur soudaine. Une surprise encore inattendue, sa main frôlait délicatement celle de Taito, l'effleure puis la caresse, comme pour récupérer une source de chaleur. Lors du face-à-face, la jeune fille se sentit aussi ridicule que lui, elle ne comprenait pas pourquoi les gestes ne perturbaient pas ses réflexes. Enfin... Si, ça la troublait particulièrement psychologiquement. Ce qui la rendait perplexe, c'était pourquoi elle avait une telle facilitée à se laisser toucher ou le simple fait de donner sa main à lui ? Rha. La mélodie qui les accompagnait, n'arrangeait rien à ses esprits.

En s'excusant du geste avec les joues rouges, il semblait être à la fois au présent, ensuite plonger dans des pensées et à nouveau au présent. Bien que la jeune fille paraissait neutre physiquement à ce geste, elle pataugeait autant dans son questionnaire infini. Pourquoi ci, pourquoi ça. Du comment et du pourquoi. Néanmoins, pour revenir à l'instant, Taito finit par demander des choix, entre le bahut ou les sentiments. Ce fut avec un étonnement, elle haussa un sourcil interrogateur. Les propositions sur les sentiments semblaient très intéressants, mais lesquels ? Avant de répondre, elle concocta d'avance son avis tout en buvant une deuxième gorgée de son jus de fruits.

A K I N A : Il n'y a pas grand chose à raconter sur l'établissement, à part les rumeurs non-concrètes...

La briquette sur ses genoux, Akina fit le compte de ses ressentis ces derniers temps et prit une légère inspiration avant de poursuivre ses paroles.

A K I N A : Et pour les sentiments... C'est vague, les sentiments peuvent être de tout et n'importe quoi. On peut très bien parler d'un attachement, d'une intuition, d'une jalousie, d'un remord. Je pense les avoir tous connus mais le plus difficile qui reste maîtriser et mal compris, c'est celui de l'amour...

En l'espace de quelques secondes, sa boisson se renversa sur ses cuisses couvertes tandis que la musique en arrière fond poursuivit ses dernières notes. Une partie du contenu s'échappa depuis la paille. La demoiselle se leva pour éviter de laisser des traces orangées sur les draps de lit et pensa fortement : Hé voilà, ça m'apprendra. Un soupir de soulagement sortit de ses lèvres et tenait cette fois-ci la briquette.

A K I N A : Ouf... Juste sur mes collants.

La lycéenne retira ses chaussons et coulissa les collants jusqu'à ses pieds. Le visage rouge, honteuse d'avoir montrer une maladresse, elle poursuivit avant qu'elle ait la merveilleuse idée de se cacher dans un coin.

A K I N A : Tu faisais allusion aux sentiments amoureux quand tu m'as demandé ce que ça faisait exactement ?... Serais-tu amoureux d'une fille en ce moment et que tu cherches à comprendre tes émotions ?

Idiote sur le coup, elle se plongea dans le regard améthyste de Taito avant de poser son habit en boulette sur le tapis de la porte d'entrée.

Vraiment, elle allait la mettre définitivement incommodée devant tant de gênes depuis leur venue dans cette chambre. La pensée qu'il aurait pu voir sa culotte ne semblait pas l'effleurer, mais avoir eu aucune pudeur de retirer ses collants était une autre histoire. Comme toutes les filles dites minimum éduquées, elle aurait pu s'épargner en s'offrant ainsi, en spectacle, puis demander gentiment au jeune homme de se retourner pendant le déshabillage de ses bas. Mais rien. Akina n'avait même pas eu la jugeote d'y penser. Ah la la... Heureusement, Taito finit par répondre, malgré les belles couleurs au visage, un rendu adorable. En écoutant d'une oreille attentive, calme, contrairement à la minute précédente. Elle acquiesçait que peu de gens trouvent l'amour avec un A, qui se pâlit au fur et à mesure des années qui se succèdent. La suite se trouvait tout aussi attrayante. Lorsque son sauveur décrit l'amour fraternelle, la lycéenne tentait de l'imaginer dans ces instants précieux, essayant de comprendre ses sentiments envers la personne concernée, tentant de découvrir une fraternité qu'elle n'a jamais connue. Les derniers mots prononcés, Akina fut surprise.

Le colocataire de chambre demeura silencieux pendant un répit, les paupières clos après un soupir. Une réponse et une attitude qui en disaient long. Serait-ce avec cette jeune fille toute enchantée sur la photographie ? Cette personne là ? Auraient-ils eu une sévère dispute entre eux et que leur relation fraternelle a tournée autrement ? Ou via un accident ? Au pire des cas, un décès. Rien que d'y imaginer ce que pouvait être la souffrance, la perte d'un être cher, Akina se sentirait mal pour lui. Quand il la questionna à son tour, la demoiselle perçut quelque chose, un certain sérieux émis au son de sa voix masculine. Même s'ils se sont rencontrés quelques heures auparavant, entretenir une échange qui pouvait rapidement virer sur des secrets voilés sur leurs passés. Les questions posées suscitent de l'intérêt pour l'autre individu, sans vouloir aller trop loin.

A K I N A : Le véritable amour est une chose difficile à comprendre, un désir mystérieux tous les sens du terme. Peu de gens le connaissent et je suis d'accord avec toi. Moi non plus, je ne l'ai jamais vécue. Mais je pense que les êtres humains amoureux doivent le préserver le plus longtemps possible, et non le laisser dépérir petit à petit. Tiens, je vais te donner un exemple. Le cœur, on pourrait envisager que c'est une belle flamme resplendissante qui consomme. Si la personne aimée ne dépose aucune bûche sur les braises pour alimenter l'étincelle, ne protégeant nullement contre les agressivités... La flamme diminue de volume, affaiblie par le manque d'attention et finit par s'éteindre... Laissant derrière un pauvre tas de cendres.

Elle rougissait presque en disant cela. Elle, la fille qui préférait garder ses propres opinions sur le monde. Akina s'approcha à nouveau lentement vers le lit et se posa. Un petit sourire naquit au coin des lèvres.

A K I N A : Parfois, on a pas toujours des explications claires lorsqu'on aime quelque chose, ça peut être impossible à décrire et je serais un mauvais exemple en ce qui concerne ce sujet. Cela paraît tellement plus simple à dire alors que c'est souvent compliqué. L'amour a un impact sur nous, plus que l'on imagine. Il nous rend heureux, frivole, arrogant, possessif, triste... Bref, dans n'importe quel état.

D'une main réconfortante, elle se posa doucement sur une épaule de Taito, pour faire un petit massage à cet endroit. La lycéenne repensait au comportement récent, la rendant un peu perplexe.

A K I N A : Même si c'est pour toi du passé, il faut que tu gardes les souvenirs agréables que tu as entretenu avec la personne concernée.

Pourquoi la jeune fille lui disait ça ? Ils étaient pas des amis proches, ni des confidents. Ils se sont seulement rencontrés aujourd'hui. Depuis quand Akina était devenue aussi bavarde avec une connaissance ? Un flot de questions défilaient dans son esprit. Les jambes croisées, coudes posées contre, son menton reposait sur ses deux mains apposées à plat sur les joues.

Aurait-elle mieux fait de se taire sur sa dernière phrase et poursuivre un dialogue banal sans revenir sur un chapitre semblant être lourd ? Enraciner sur terrain rempli d'amertumes... Inconsciemment, sa curiosité aurait-elle songer que cela signifait de raviver d'anciennes souffrances ? Même si c'était pour mieux le comprendre ? Tout d"un coup, elle se sentit débile de lui avoir dit ça. Par nervosité, Akina faisait tourner une mèche épaisse autour de son index, redoutant les larmes. Mais elle devinait un regard humide derrière la longue frange de son propriétaire, tête baissée. Sans se rendre immédiatement, le jeune homme venait à la remercier de ses mots réconfortants, et qu'un discours comme le sien lui manquait.. La lycéenne ne savait pas trop en quoi penser. Les remerciements n'ont jamais été fort nombreux, ils étaient tellement rares, voir inexistants depuis son enfance. Mise à part son cousin qui a toujours la sale manie de dire merci à tout bout de champ et à n'importe quoi.

Au moment de lui répondre, elle fut dérivée de ses réflexions. Akina sentit un contact sur une partie de son visage. Des lèvres. La jeune fille se rendit compte qu'elle venait d'obtenir baiser. Une main posée contre sa joue, de couleur légèrement rouge clair, céda une couleur ardente en un éclair. Diable, pourquoi une bise lui provoquait autant d'effet ? Son cerveau allait finir complètement en surchauffe, avec de sérieux bugs. Ne sachant pas comment réagir pendant ce moment, elle avait l'impression que les secondes ont été changés en minutes... Par bonheur, Taito se retira, la misstinguette pouvait reprendre souffle afin de redonner un rythme semblant lent et serein. Ce fut un bref instant de récupération avant qu'il ne revienne de son bureau, en apportant la photo de tout à l'heure. Air confuse, la jeune fille l'observa comme si son interlocuteur parlait dans une autre langue. Ces remerciements, ce geste timide et maintenant la ressemblance ? Devait-elle imaginer que c'est drôle ? Ou bien alors inquiétant ? Toutes ces choses étaient parvenues à la toucher d'une certaine manière, ayant le même impact qu'une balle tirée à la poitrine. Paniquée de ressentir une telle chose, elle secoua sa tête puis se concentra vraiment sur la photo.

A K I N A : On... voit très vite un air de famille dessus.

Si c'était seulement dans la façon de penser, la jeune fille restait quand même septique. Après tout, elle ne pense pas que la sœur de Taito avait adoptée hautaine. Elle ne semblait pas être ce type de personnage, contrairement Akina à une époque pas si lointaine. En grattant sa joue rougie avec ses ongles, celle qui avait reçue la caresse, ses yeux analysaient les visages et les couleurs imprimées de la photographie.

A K I N A : Vos sourires sont distincts, pr-propre à chacun... La photo a été prise pour une certaine occasion ?

Après avoir posée la question, la lycéenne attendait plus ou moins une réponse, tout dépendait l'envie de Taito.

Intriguée par ce qu'il voulait dire par "le calme avant les tempêtes", elle saisit la photo prise pendant l'anniversaire. Jetant à nouveau un coup d’œil sur la photographie, l'étudiant en profita pour s'appuyer contre le mur. Ensuite, ce fut le temps d'une histoire. Akina l'écoutait d'une oreille bien attentive les paroles qui allaient lui faire comprendre la relation entre la demoiselle de la photo et Taito. (...)

Une fois présent, l'éclaircissement de cette terrible mésaventure, Akina pu comprendre ce qui s'était réellement passé entre eux. La mise en scène se composait de divers éléments; la naissance d'une jalousie. Une métamorphose totale chez la sœur. Une dispute qui détruise la complicité des deux personnes concernées. Au moment du pardon, la demoiselle décède sous ses yeux. Après avoir imaginer, la lycéenne se demandait comment il pouvait supporter un poids aussi considérable ? Avec un sentiment de culpabilité ? Pendant que Taito serrait ses mains entrelacées, les yeux clos, elle se sentait inutile. Inutile de ne pas pouvoir lui dire des mots qui pourraient le réconforter psychologiquement. Ensuite, il enchaina ses paroles, en accompagnant une confirmation. C'est sans doute impossible. Au fond d'elle-même, la lycéenne se rendait à l'évidence. Un vague sentiment de malaise l'accolait à cette pensée. Akina se contenta alors de hausser les épaules, fermant un instant ses yeux pour méditer une réponse. Puis, une fois trouvée, elle fixa son regard vers le jeune homme.

A K I N A : Taito, j'aurais aimée pouvoir te dire que ce tu as besoin d'entendre mais cet amour m'est totalement inconnu. Je ne peux pas te donner véritablement un avis, vu que je suis fille unique... Si cet amour que tu as connu soit toujours possible.

Sur ces mots, son regard se détourna du propriétaire de la chambre. Elle se rappela que c'était bel et bien la première fois que quelqu'un se confiait un morceau du passé. Personne jusqu'ici avait eu l'idée de lui confier des lourds secrets, pas même sa ancienne bande de camarades. Peut-être que c'était mieux ainsi, ils étaient pas très bavards non plus et loin d'être tous fréquentables dans ce groupe. Enfin bon, ils lui ont jamais manquer de respect, vis-à-vis d'elle. Après réflexion, Akina se mettait à quatre pattes sur le lit, s'approchant du jeune homme et poursuivre ses dires.

A K I N A : Je comprend mieux tes sourires de tout à l'heure. Perdre quelqu'un dans ces circonstances, cela doit être horrible... Je ne sais même pas si je tiendrais le coup si j'avais vécu les événements. Ces images resteront gravées, elles seront toujours là pour te perturber, te rappeler le malheur... Et... Tu n'es pas le seul responsable dans cette histoire, chacun a une part. Ta sœur, tes parents... Mais personne ressemble à un super héros invincible, capable de sauver n'importe qui dès qu'un danger guette.

Vers les derniers mots, sa main se dirigea lentement vers sa cible visée, vers la poitrine de Taito. La paume se colla contre le cœur tandis que la jeune fille lui sourit.

A K I N A : Quand je me sens mal, je ne retiens plus ce qui se trouve à l'intérieur. Tu devrais essayer pour te soulager du contenu qui te pèse par ici.

Non. Elle n'était pas d'accord avec ce murmure. Qui sait ce qui se passe au-delà du présent ? Qui peut prédire si nous avons commis les bons ou les mauvais choix ? Malheureusement, un témoin psychologiquement blessé, c'est un humain qui cherchera toujours le moyen de s'accuser lui-même, prétendant que tout est de sa faute et entièrement la sienne. Loin d'être à sa place, elle pouvait bien sûr ne pas comprendre ce murmure, même en imaginant à quel point c'est la pire des tortures. La lycéenne serait très mal placée pour poursuivre son jugement sur une expérience qu'elle n'a jamais connue durant ses dix-sept années d'existence. Sachant qu'il aurait un comportement agacé si le fond des pensées d'Akina se dévoile... Alors pour cette fois-ci, elle préférait s'en tenir à ses précédentes paroles énoncées.

En l'espace de plusieurs secondes, aussi timide fut le geste qu'effectua le jeune homme pour saisir la main, cette initiative de la porter vers sa joue semblait importante. Connaissant l'histoire, elle ne doutait pas que cela pouvait lui apporter un soutien, un réconfort dans sa peine. Mais allait-il réussir à suivre sa recommandation d'évacuer une partie des émotions ? Taito ne se trouvait pas sous des ordres, seulement sur sa propre décision. La demoiselle lui donnait seulement qu'un petit conseil pour se sentir un peu plus léger. Petit à petit, elle aperçut des larmes qui glissaient au long des joues. Du côté de sa main collée, elle chassait les gouttelettes avec délicatesse, en laissant tout le temps nécessaire au jeune homme. Mal à l'aise de le voir ainsi pleurer au début, elle finit par s'habituer vite. Peu à peu, les pleurs s'estompèrent pour devenir de plus en plus, pour permettre au silence de s'installer dans la pièce. Il se calmait à son rythme, lentement, sous le regard grenat de la jeune fille compréhensive. Prise d'un élan de sympathie pour celui qui venait de la sauver tout à l'heure, Akina fut soudainement capturer entre de la stupeur et douceur. Se trouvant dans les bras de l'étudiant, un frisson parcourra lorsqu'il la remerciait aux creux des oreilles. L'envie de rougir n'était plus très loin.

A K I N A : Taito...

Si cette position donnait l'impression que Taito ressemblait à un petit garçon, serrant son ourson en peluche, le contact de leurs corps arrivait à embrouiller les esprits de la jeune fille. Elle tentait de se concentrer calmement, éviter d'y penser mais en vain. Le parfum qui régnait sur les habits du jeune homme, sa poitrine écrasée contre le thorax, tout ces petits détails arrivaient à la déstabiliser. Pourtant, ce n'était pas l'unique instant où quelqu'un la prenait dans ses bras, ce sentiment confus qui n'a pas lieu d'être... Comment le vaincre ? Que faire ? Les battements de son cœur s’accéléraient tandis les rougeurs qui s'installaient sans aucune invitation sur ses joues.

A K I N A : Tu... te sens mieux ?

Cette question pouvait paraître ridicule, inutile après un remerciement.

Appuyée contre le jeune homme, Akina ne prit aucune décision de repousser les bras qui l'encerclaient et à vrai dire, elle fut plutôt impressionnée d'être rester jusqu'à la fin. Une réponse s'échappa de la bouche de Taito tout en se décollant d'elle. Ouf, elle allait enfin pouvoir diminuer la cadence incontrôlable à l'intérieur de sa poitrine. Non pas que c'était aussi désagréable d'être dans les bras d'un beau garçon, elle dirait plutôt attrayant. Cependant, la lycéenne aurait aimé que sa pompe soit beaucoup mois réactive à ce confort. Elle avait l'impression d'avoir été confronté à un exercice, où le but était de ne pas céder à un quelconque relâchement et garder un esprit clair. Pour l'écho des paroles, Akina comprit qu'il la remerciait, qu'il serait à jamais reconnaissant. Les joues rosées, la jeune fille remarquait que les mains posées de Taito sur ses bras. Le regard pourpre fixé dans le sien, elle n'arrivait pas à détourner ses yeux, outre que ceux là et oubliant presque le glissement des mains.

Lors de la deuxième réponse, la jeune fille souriait en se rendant compte qu'il cherchait ses phrases en étant rouge au visage. Cela la faisait rire de constater que ce n'était pas la seule à réfléchir pour trouver les bons mots. Par la suite, il se laissa aller sur son matelas, allongé sur le dos, paraissant roué de fatigue. En jetant un œil vers le réveil, peut-être qu'elle devrait retourner dans sa chambre. Si elle pouvait appeler ça une chambre... Le terme exact serait le bordel absolu avec sa manie de ne jamais rien ranger petit à petit. Soudain, le jeune homme exprimait une nouvelle fois sa gratitude. Un léger soupir sortit des lèvres d'Akina, gardant avec le tout un sourire.

A K I N A : Cesse de me remercier Taito, tu avais le besoin d'évacuer... M-Moi aussi, je pourrais te dire tout le temps merci, pour tout à l'heure, au centre commercial...

En tournant la tête, elle prit appui sur le bord du lit pour se lever tranquillement. Ses mains remettaient correctement le bas de sa robe avant de s'étirer les bras et les jambes. Akina observa Taito sur son lit, les yeux fermés et s'avança d'un petit pas.

A K I N A : [Tu sembles épuisé. Après tout, cela parait normal avec toutes les émotions, non ? Je devrais sans doute te laisser au calme, te laisser reposer.